Alpha brain waves (8-12hz) work as a bridge between the subconscious and the conscious part of the mind. Informations, feelings, creativity, memories, which are deep down in one's mind, cannot become conscious if there is no bridge - no alpha waves - between the two states of mind.

samedi 9 août 2014


Au début je croyais que le dessinateur se mettait à ses croquis chaque jour, 
de même que le musicien à ses gammes, dans le but de s'améliorer.
Je pensais que s'améliorer voulait dire, pour chacun, aiguiser sa justesse,
augmenter sa vitesse, approfondir sa compréhension de l'harmonie.
Je pensais que l'un comme l'autre s'exerçaient par discipline.

Je commence à comprendre que le trait ne s'améliore pas parce que
le dessinateur s'exerce dans le but que le trait s'améliore. 
Les gammes inlassables ne suffisent pas par elles-mêmes à faire le musicien virtuose.

Si le dessinateur et le musicien s'exercent chaque jour, 
qui à ses croquis, qui à ses gammes,
ce n'est pas par discipline militaire.
L'excellence n'est pas la raison qui les tire en avant.
L'excellence n'est pas le but, c'est la cause.
Si l'un comme l'autre se mettent chaque jour à l'ouvrage,
c'est par amour.




Les belles formes et les beaux accords sont des cadeaux.
La justesse, la vitesse, la compréhension de l'harmonie sont des cadeaux.
Tout ce que nous avons à faire, c'est nous disposer à les recevoir.

"Demain"






«...»

« Mais comment se fait-il que j'aie eu la Pierre ? J'étais en train de regarder dans le miroir 
et tout à coup...
- Tu vois, seul quelqu'un qui désirait trouver la pierre - la trouver, pas s'en servir - serait 
en mesure de la prendre... 
C'était une de mes plus brillantes idées. » 

mardi 5 août 2014

Le tire-bouchon et le permis B.

Ce tire-bouchon est responsable de l'obtention de mon permis.


        Juste avant de passer mon permis, je me suis dit que ce serait une bonne idée de faire une petite séance de dessin d'observation, de n'importe quoi au hasard, pour me mettre en état de concentration et stimuler un peu mes facultés de "synthèse de l'environnement" avant l'épreuve fatidique.

Ayant une tendance naturelle à l'éparpillement mental et émotionnel face à toute responsabilité  imminente surgissant du monde extérieur, je me suis dit qu'en plus de focaliser ma concentration à l'extérieur, le fait de dessiner activerait au moins à titre d'échauffement la fonction "prise de risque" dans mon cerveau, pour me préparer à l'épreuve réelle.  
En effet, avant de démarrer un dessin d'observation - ça peut paraître un peu étrange mais je pense que c'est commun à ceux qui pratiquent le dessin même à petite dose - il y a un petit coup de stress, une petite décharge d'adrénaline.
Celle qui est due à l'interrogation ténue, mais irrépressible : "et si je n'y arrivais pas ? Et si je n'étais pas capable de comprendre cette forme et que ma tentative foirait complètement ? Et si je m'apercevais qu'en fait, je suis nul(le) ?" C'est la petite voix mentale qui, avec plus ou moins d'intensité selon notre niveau d'expérience, précède tout saut dans l'inconnu, petit ou grand, et heureusement finit le plus souvent par ployer sous la force tranquille de l'insouciance et de la détermination paisible à tenter l'expérience. 

Cette stratégie a fonctionné à merveille.

Me mettre à dessiner à ce moment là, dans cet état de tension qui précédait le passage du permis - c'est à dire un enjeu plus grand que "vais-je réussir à dessiner ce tire-bouchon" - a agi un peu comme une "répétition générale" au niveau émotionnel.  Je me suis sentie me vider d'un monceau de tensions, comme si le "passage à l'acte", même minuscule, qu'impliquait le simple fait de me mettre à dessiner un tire-bouchon sur une page blanche était en train d'absorber, de prendre sur lui par projection le trouble que j'allais ressentir quand la peur de rater, de rater mon épreuve de permis, me saisirait comme à chaque fois que je suis en situation d'examen. J'ai bien toujours la "petite décharge" avant de commencer un dessin, surtout un dessin d'observation, mais cette fois elle s'est soudain décuplée au point de me faire monter les larmes aux yeux et d'accélérer mon rythme cardiaque, de me faire rougir, suer, enfin... d'entraîner la vague de symptômes physiques visibles du stress, c'est à dire ce qui ne manquerait pas de se produire peu de temps après lors de l'examen.
Le fait de dessiner, en activant innocemment ma fonction "prise de risque", a en fait provoqué une véritable "vidange émotionnelle", qui m'a remise en possession de tout mes moyens pendant l'épreuve, au point que je ne me suis pas reconnue tellement j'étais calme et maîtrisais infailliblement mes émotions...

Ce n'est tout de même pas la première fois qu'un lien assez visible se manifeste entre le fait de me mettre face à ma page blanche, et la posture que j'adopte face à un enjeu réel. C'est quelque chose sur lequel on spécule facilement ("les enjeux existentiels de la créativité"), mais c'est assez frappant d'en faire une expérience aussi radicale. L'acte créatif - qu'il s'agisse d'imagination ou simplement même de recopier ainsi un objet, puisqu'il y a de toute façon toujours une part de re-création et de synthèse intuitive et personnelle dans le dessin d'observation -  demande de se mettre en "état de décision", de mobiliser ses capacités de discernement, de réveiller son sentiment de liberté-responsabilité ; en cela son efficacité en tant qu'outil thérapeutique et de développement personnel n'est plus à prouver...

Il y a plus inspirant qu'un tire-bouchon dans la vie, mais là encore je me suis remise une bonne couche de conscience expérimentale par-dessus la conscience théorique, à savoir qu'il n'y a au fond pas de sujet plus ingrat qu'un autre ; ce qui compte c'est de capter la réalité, et qu'il s'agisse d'une belle femme alanguie ou d'un tire-bouchon en plastique, il n'est pas moins flippant  et stimulant pour l'esprit de saisir l'essence de celui-ci que de la première...

Alors à l'occasion, pour une petite vidange, pensez au tire-bouchon !

*thkg 1

En fait je cesse de me faire plaisir et, du même coup,
d'apprendre, dès l'instant où je commence à 

me demander si ce que je fais est beau.

Le temps qui nous est imparti.


            


                   Je commence depuis peu à m'immerger de manière plus assidue dans le dessin, maintenant que le choix de voie est fait. Et les premiers obstacles que je rencontre ne sont pas forcément ceux que j'attendais ; même si étrangement, au fond, les voir surgir ne m'a pas surprise.

Je suis rétive aux tâches "industrielles" et dépourvues de sens, dès la première seconde, avant même d'avoir le temps de m'ennuyer. Je ne m'accommode d'une tâche répétitive qu'à condition que l'action globale à laquelle elle se rattache me semble être nécessaire, résonner d'un certain sens pour moi. Ce n'est que de cette manière que chacun des cycles de la tâche, et chaque petit geste qui compose chaque cycle semblent avoir leur place et leur singularité dans le tout, et qu'alors moi-même je m'y retrouve et peux mobiliser l'énergie nécessaire à continuer.

Cela pose un problème dès qu'il est question d'entrainement, quel que soit le domaine. Le gouffre ici, c'est la façon dont on définit le "sens" de l'action à laquelle on s'attèle, et qui est le moteur du lancement. "Sens", ça veut tout dire. Ca peut faire référence à la raison "rationnelle" et logique, aussi bien qu'à la raison "intuitive" et instinctive, celle qui transcende la raison logique mais ne peut non plus se passer de sa coopération.

Mener une activité harmonieusement dans la durée suppose justement, je crois, de parvenir à synchroniser les deux fonctions de manière à générer un terrain stable et favorable à la réception de nouvelles informations. Comme "ouvrir un portail", créer une connexion avec l'univers. 

En d'autres termes, l'action n'a pas lieu, la réalité n'a pas lieu si l'on n'harmonise pas la polarité masculine et la polarité féminine en soi-même avant de se lancer, et ce même dans le cas d'une activité aussi apparemment anodine que celle de faire ses croquis du jour. Précisément parce que, lorsque l'on élit une "voie" au détriment de toutes les autres possibles, celle-ci devient comme une "cause finale" de notre existence, et ce faisant devient le théâtre de notre rapport à la réalité. Il s'y joue et rejoue par projection toutes nos lacunes d'ancrages, et toutes nos avancées aussi.

Pour revenir aux choses concrètes, donc : je ne peux parvenir à m'entraîner à quoi que ce soit si je n'y perçois pas le sens, et logiquement, et intuitivement. Il faut donc un petit effort de concentration afin que les deux s'alignent jusqu'à ne faire plus qu'un et déclencher l'action.

Ce que m'apprennent à petits pas mes séances de croquis pour le moment - et qui est en fait bien plus important que la "retranscription juste de la réalité" en soi - c'est à synthétiser cet équilibre, parce que justement, aucune "retranscription juste" n'est possible si cette condition préalable n'est pas remplie. Je pensais au tout départ que le but des exercices en dessin était bêtement et simplement d'approfondir ma technique. Je m'aperçois de plus en plus que ceci n'a plus de sens, ou n'a plus qu'un sens bien superficiel dans la démarche. C'est ma façon d'agir qui se recentre, et alors seulement, comme une conséquence hasardeuse, ou plutôt "coïncidente", le dessin évolue de lui-même, ou plutôt sa capacité à canaliser et transcrire de l'énergie augmente et que l'harmonie de la forme suit naturellement.

Je ne peux décidément pas avancer si je n'ai pas la claire vision du rôle de la tâche en cours dans une totalité ordonnée, et de celle-ci dans un tout plus grand et ainsi de suite, mais c'est la nature de ce "tout" que la pratique du dessin en tant que discipline (au bon sens du terme) m'apprend à voir autrement.

Je ne vais pas faire "ce mois-ci, le corps humain ; cette semaine, le visage : lundi, les yeux ; mardi, le nez ; mercredi, la bouche ; etc, etc." et ce jusqu'à déterminer le programme pour la moindre heure de cette année qui vient. Un tel programme semblerait raisonnable pour progresser mais est plus anxiogène et paralysant qu'efficace et stimulant en ce qui me concerne.

Mon tout ne fonctionne plus ainsi de manière aussi mathématique, et même si c'est un peu déroutant, à force de tâtonnements et de bonnes expériences, je finis par faire confiance à cette nouvelle forme "d'organisation" : je me laisse tout simplement guider par mon instinct. Ca peut sembler un peu tarte à la crème romantique, et gentiment naïf, mais j'en fais l'expérience de jour en jour : ça fout les jetons au début, mais ça fonctionne. J'arrête de laisser ma peur et mon orgueil organiser tout à ma place et me présenter le cahier des charges. Je me lance au flair, et de fil en aiguille, mon attention finit par se porter sur les zones à explorer.


               Décider de pratiquer le dessin ne s'est pas fait et ne se fait toujours pas du jour au lendemain. Du moins j'ai pu constater que les si je passe dans ce but un "contrat" avec moi-même un peu trop à la hâte, déterminé par trop de calculs, ma détermination va s'effriter, moins par paresse que par manque de sens. 
Alors j'approche la pratique en essayant le plus possible de rester moi-même, de garder vive la perception de mon unité quand je suis à l'oeuvre.

Il ne s'agit pas de dire qu'il faut "attendre l'inspiration" pour s'entraîner. Je ne parle pas de la "Graaande Inspiration", celle qui vous secoue de convulsions et vous cloue à votre table de travail pendant des jours jusqu'à ce que l'oeuvre vienne au monde ^^ ; je parle de se laisser inspirer, au sens de laisser respirer son entrainement. Démarrer en "dessin automatique" comme on faisait au lycée quand l'ennui pointait, et puis de fil en aiguille, se focaliser naturellement sur un élément que l'on a envie d'explorer par curiosité. L'entrainement s'impose de lui-même, sans contrainte, et alors on apprend beaucoup mieux,  et chaque séance est riche de surprises.

C'est peut-être assez naturel à certains, mais c'est au départ un saut assez vertigineux quand on commence avec des manies perfectionnistes encore mal gérées...



"Tout ce que nous avons à decider, c’est quoi faire du temps qui nous est imparti."
Gandalf le Gris




Des visages



Δ 3


Courbes